Flore Espina a perdu une jambe dans un accident à l’âge de 21 ans. Flore est vétérinaire et cavalière de dressage, un exploit qu’elle a réalisé grâce à de nombreux efforts. Forgée par plus de 25 ans d’expérience à cheval, elle a obtenu de nombreux titres et fait partie de l’équipe national et paralympique Suisse.

• 2019 | Championne d’Andalousie
• 2019 | 1* dans le CPEDI 3 étoiles de Lisbonne représentant la Suisse
• 2019 | 1* dans le CDN 3 étoiles de Los Adlbardones
• 2019 | 1* dans le CDN Deux Lunes

L'interview de Flore

Quel âge aviez-vous lorsque vous avez eu l'accident ? Combien de temps avez-vous mis à accepter votre nouveau corps et comment votre famille a-t-elle réagi ?

J'avais 21 ans. Il ne m'a pas fallu longtemps pour accepter ma nouvelle situation, il était clair pour moi dès le début que la vie m'avait donné une seconde chance et que je n'allais pas la gaspiller. J'étais si heureuse d'être en vie. Le fait qu'il me manque une partie du corps n'avait pas d'importance. Pour ma famille, c'était très dur. Lorsque l'accident s'est produit, ma mère vivait en Suisse et mon père était en voyage. Ma mère est arrivée la veille du jour où ils ont annoncé qu'ils ne pouvaient pas sauver ma jambe et qu'ils allaient l'amputer. Elle est venue me donner un coup de main quand je suis sorti de l'hôpital en pensant que j'avais une blessure. À cette époque, nous n'avions aucune idée que je devrais passer trois mois à l'hôpital.

Que faites-vous professionnellement et comment y êtes-vous parvenu ?

Je suis vétérinaire mais je suis actuellement cavalière de dressage para-équestre. J'y suis parvenu grâce à mon travail acharné et à mon dévouement, puisque je pratique l'équitation depuis plus de 25 ans. Toute ma vie a été consacrée aux chevaux, avant et après l'accident.

À quoi ressemble la vie quotidienne d'une cavalière para-équestre ?

Ma vie quotidienne est quelque peu compliquée car je dois allier mon travail d'athlète de haut niveau avec mon rôle de mère. Ma journée commence à la maison en préparant mon fils pour l'école, puis je vais aux écuries, je prépare le cheval et je le monte 5 jours par semaine. Lorsque je termine mon entraînement, je vais chercher mon fils à l'école et le reste de la journée m'appartient : déjeuner, devoirs, jeux, jardinage, activités extrascolaires, etc. Le soir, je travaille à distance pour gérer une entreprise de sport et je dors occasionnellement, ha ha ha.

Quel rôle jouent la prothèse de pied Pro-Flex LP Align et le manchon en silicone Iceross Seal-In X Locking dans votre vie quotidienne et qu'offrent-ils en termes de mobilité ? Est-ce que cela vous aide à vivre une vie sans limites ?

Dans mon cas, le Pro-Flex LP Align, associé à l'Iceross Seal-In X Locking, a été décisif car, avec un pied normal qui ne permet pas de modifier la hauteur du talon, je ne peux pas porter de bottes d'équitation, ce qui me limite beaucoup dans mon travail quotidien. Je suis une personne très polyvalente qui pratique différents sports tels que l'escalade ou l'équitation et j'ai besoin d'un pied qui soit aussi polyvalent que mon style de vie. Il est certain que ma qualité de vie a beaucoup augmenté depuis que je l'utilise, car il me permet d'affronter la journée sans changer de prothèse et la mobilité offerte par le pied a amélioré la biomécanique de ma démarche. Il ne m'a pas fallu beaucoup d'efforts pour m'y habituer, au contraire, il est devenu un élément clé de ma vie quotidienne.

Que diriez-vous à d'autres amputés ?

Qu'ils ne doivent pas se limiter, que les limites sont dans la tête. Vous pouvez faire ce que vous voulez, il faudra parfois s'adapter, mais il n'y a pratiquement rien d'impossible. Il suffit d'en avoir la volonté et de savoir que vos rêves sont plus grands que vos peurs.

À l'heure actuelle, quelles sont vos principales préoccupations et quels sont vos projets pour l'avenir ou les choses que vous aimeriez changer ?

Évidemment, la situation actuelle m'inquiète (crise sanitaire de la Covid-19), mais elle n'a pas un impact majeur car je pense qu'elle n'est qu'une passade. Ma principale préoccupation sera toujours de continuer à être en bonne santé et de permettre à mon fils de grandir en bonne santé et libre. Je crois que le fléau social actuel est l'inégalité, que les facteurs socio-économiques et culturels limitent les gens indépendamment de leurs capacités intrinsèques.