Tanja Michel, utilisatrice d'une prothèse de jambe bionique
Tanja est le moteur de sa famille et un pilier de la petite communauté du village de Lützellinden, en Allemagne. Elle vit avec son mari Ralf, qu’elle a rencontré au lycée il y a plus de 30 ans. Ils ont quatre enfants : Max, Luna, Emma et Jule. Sans oublier leur golden labrador, Paula ! À voir Tanja mener une vie bien remplie avec sa prothèse, jamais on ne devinerait toutes les épreuves qu’elle a endurées…
“A la fin, tout finit par s’arranger. Et si ce n’est pas le cas, ce n’est pas encore la fin. ”
Oscar Wilde
L'histoire de Tanja
Tout a commencé avec un événement tout ce qu’il y a de plus banal…
Un accident de ski anodin
En 2004, Tanja dévale les pentes enneigées avec des amis et rentre chez elle avec un ligament croisé endommagé. C’est une blessure somme toute commune, même pour quelqu’un d’athlétique comme Tanja, joueuse de handball de haut niveau.
Son genou semblait bien récupérer, son excellente condition physique et son état d’esprit positif y étant sans doute pour beaucoup. Elle continue alors à mener sa vie de famille et à prendre une part active dans la vie de sa communauté comme si de rien n’était.
Comme si de rien n'était ou presque car sa blessure au genou l’empêche de reprendre le handball.
Pas de problème
Laisser tomber le handball ne lui semble pas dramatique sur le coup.
"Il arrive un moment où vous vieillissez un peu et la vie de famille vous prend beaucoup de temps. Vient alors le moment où vous décidez soit de vous donner à fond et de continuer à jouer, soit de devenir entraîneur. Je me posais la question et ma blessure a pris la décision à ma place."
Tanja accepte donc ce changement sans sourciller.
La vie suit son cours pendant 12 ans. Sa famille se porte bien et passe de deux à quatre enfants.
Une vieille blessure se reveille
Un beau jour, alors qu’elle passe l’aspirateur, Tanja se blesse de nouveau au genou. Même si elle l’ignorait encore, sa vie allait être bouleversée pour toujours.
Elle comprend immédiatement que c’est grave, la douleur est profonde.
Elle va chez le médecin qui la rassure en lui disant que ce n’est qu’une simple foulure. Elle applique donc une poche de glace et passe à autre chose.
Sa vie de famille mouvementée se poursuit.
Jusqu’à ce qu’un beau matin, elle essaie de se lever et n’y parviens pas.
À l’hôpital, on annonce à Tanja qu’elle souffre d’ostéoarthrite, due à sa blessure au ski. On lui indique que les deux os de son genou ont fusionné, ce qui signifie qu’il ne peut plus bouger.
Tanja a été informée qu'elle devrait subir une opération de remplacement du genou. Dans ces moments là, personne n'est content d'entendre cela, mais cela ne semblait pas dramatique pour elle.
Un nouveau genou
Pendant cette épreuve, Tanja tire sa force d’une citation d’Oscar Wilde : "A la fin, tout finira par s’arranger. Et si ce n’est pas le cas, ce n’est pas encore la fin."
Elle incarne véritablement cette citation. Car sa situation ne s’est clairement pas arrangée.
Tanja reçoit son nouveau genou et pendant sa convalescence, elle remarque une petite plaie sur sa peau.
On lui assure qu’elle disparaîtra avec le temps.
Mais ce ne fut pas le cas.
Les exigences de sa vie quotidienne et de sa vie de famille restent élevées. Son mari voyageant beaucoup pour le travail, c’est son fils Max qui l’aide à s’occuper du reste de la famille.
Tanja est alors en fauteuil roulant.
Ses amis proches et sa famille sont présents pour la soutenir, que ce soit par de petites attentions ou des services considérables. Pendant ses séjours à l’hôpital, qui pouvaient durer plusieurs mois, un ami lui rendait visite et amenait sa petite fille.
Devoir rester au lit sans pouvoir faire tout ce qu’elle faisait habituellement, en sachant pertinemment que sa fille avait besoin d’elle, lui a demandé une force mentale considérable.
108 opérations
Tanja a ensuite dû subir 108 autres interventions chirurgicales, dont un autre remplacement du genou.
Ce fut une période compliquée, aussi bien pour elle que pour sa famille.
Ses nouveaux genoux ne fonctionnaient pas.
La veille de son troisième remplacement de genou, ses docteurs lui expliquent qu’il s’agit de la dernière tentative pour remplacer son genou. Ils lui expliquent également qu’il est temps de penser à l’éventualité d’une perte de sa jambe.
La jambe qui l’avait portée toute sa vie…
“C’est tout moi. Ce qui m’est arrivé était difficile. Extrêmement difficile. Et j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour que ce ne soit pas la fin du monde. ”
Tanja Michel
Un nouveau départ
La jambe de Tanja est amputée le 20 décembre 2020. L’opération est complexe. Elle reste en convalescence plusieurs mois avant de pouvoir commencer sa rééducation.
La force mentale développée pendant sa carrière de handballeuse l’aide à traverser cette période difficile.
"Garder le moral, ça fait partie du jeu" se remémore Tanja.
Nouveau genou, nouvelle vie
Tanja utilise maintenant un Power Knee, qui lui offre une nouvelle vie.
"Je suis si reconnaissante envers mon prothésiste, Frank. C’est un expert, plein d’empathie et je sais qu’il ne s’arrêtera pas avant de trouver la meilleure solution pour moi. Tous ceux qui me connaissent savent que je suis une personne énergique. Donc j’imagine que nous nous sommes bien trouvés, mon Power Knee et moi. Mon fils m’appelle la Bionic Woman et dit que je suis une super-héroïne !"
Tanja ne s’arrête jamais de bouger, comme son genou.
"Mes journées sont longues et parfois, j’oublie de le recharger le soir, donc j’apprécie tout particulièrement son autonomie : mon Power Knee peut m’accompagner une journée complète de plus sans avoir à le recharger."
Aujourd’hui
"Pour en revenir à Oscar Wilde qui affirme que même si la situation ne s’arrange pas, ce n’est pas la fin du monde. C’est tout moi. Ce qui m’est arrivé était difficile. Extrêmement difficile. Et j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour que ce ne soit pas la fin du monde."
Tanja déborde d’énergie et est entourée des gens qu’elle aime. Elle fait ce qui importe le plus à ses yeux.
"Oui, ma jambe récupère encore et continue de changer et il y a beaucoup de choses que je veux être capable de faire. Par exemple, faire du vélo avec ma famille. Il me faudra probablement du temps, mais je finirai par y arriver.
Et quand je vois ma fille jouer au handball, je suis si fière et heureuse. Toute ma famille est avec moi pour l’encourager !
Je vis ma vie pleinement. Et je continuerai de donner le maximum, quoi qu’il arrive."
Tanja Michel, maman et pilier de sa communauté
- Ma vie de famille
- Rester active avec Paula, mon golden labrador
- Soutenir mon club de handball local